La course à la succession du président sortant pourrait connaître, avec un coup KO, son épilogue dès ce dimanche 24 mars 2024 à l’issue du premier tour du scrutin. Après un faux départ, les postulants ont sillonné, douze jours durant, toute l’étendue du territoire national pour convaincre les quelque 7 millions d’électeurs. Panorama des 19 candidats en lice.
L’avenir du Sénégal des cinq prochaines années se joue le dimanche 24 mars 2024. Un mois après la date initialement retenue, le rendez-vous est pris pour l’élection présidentielle. Ces derniers jours, Cheikh Tidiane Dièye et Habib Sy, compagnons d’Ousmane Sonko, ont annoncé le retrait de leur candidature au profit de son candidat Bassirou Diomaye Faye.
Mais le Conseil constitutionnel n’a pas sorti une décision pour actualiser la liste des candidats arrêtée à 19 depuis le 20 février 2024 suite au désistement de Rose Wardini. Quoi qu’il en soit, Cheikh Tidiane et Habib ont appelé leurs militants et sympathisants à voter pour Diomaye.
Ce scrutin, aux allures de référendum pour ou contre la continuité, est inédit dans la mesure où le chef de l’État Macky Sall n’est pas dans les starting blocks. Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, privé de candidat en raison de la double nationalité (sénégalaise et française) de Karim, le fils de l’ancien président (2000 -2012), s’est finalement rallié à la cause de Sonko.
Amadou Ba, inspecteur des Impôts et Domaines, 62 ans
C’est le candidat de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar (BBY, Unis par le même espoir, en langue wolof). Désigné par le président sortant, Amadou Ba, censé poursuivre la mise en œuvre du Plan Sénégal Émergent (PSE), le principal référentiel des politiques publiques sous le règne de Macky Sall, a été contesté jusque dans son propre camp.
Né le 17 mai 1961 à Dakar, le diplômé de l’École nationale d’administration (Éna) a gravi tous les échelons de l’administration fiscale sénégalaise pour diriger, de 2006 à 2013, la Direction Générale des Impôts et Domaines.
Malgré le changement de régime intervenu en 2012, avec l’accession de Macky à la magistrature suprême, Amadou Ba a bénéficié de la confiance du nouvel homme fort en occupant la Primature et les portefeuilles de l’Économie et des Finances ; de l’Économie des Finances et du Plan puis des Affaires étrangères.
Mahammed Boun Abdallah Dionne, ingénieur économiste, 64 ans
Premier ministre du Sénégal de 2014 à 2019, le natif de Gossas, au Centre du pays, espérait que Macky Sall lui passe le relais. Quand le choix du patron s’est porté sur Amadou Ba, Boun Abdallah Dionne a claqué la porte.
Ingénieur de formation, celui ayant longtemps été présenté comme un fidèle parmi les fidèles de Macky a pris en main son destin. L’ancien Secrétaire Général de la Présidence de la République s’est ainsi lancé dans la course au palais de l’avenue Roume avec la promesse d’ « un Sénégal juste ».
En disant « Je suis candidat parce que la patrie passe avant le parti », Mahammed, auteur du livre « Le lion, le papillon et l’abeille », a donné un coup de pied dans la fourmilière de l’Alliance Pour la République (APR, parti au pouvoir).
Aly Ngouille Ndiaye, ingénieur polytechnicien, 59 ans
Le maire de Linguère (Nord-Ouest), à l’instar de Mahammed Boun Abdallah Dionne, a aussi été frustré par la décision de Macky Sall. Aly Ngouille Ndiaye n’a pas tardé à le faire savoir. Il a démissionné de son poste de ministre de l’Agriculture, de l'Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire le 9 septembre 2023, jour où Amadou Ba a coiffé ses concurrents au poteau.
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