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CAN des dames : 3 signes que le football féminin africain commence enfin à prendre son envol

20 juillet 2025
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CAN des dames : 3 signes que le football féminin africain commence enfin à prendre son envol

Le football féminin en Afrique a connu des changements radicaux au cours des dernières années. Après des débuts modestes à la fin des années 1990, il s'est développé au point que sa plus grande compétition attire aujourd'hui l'attention du monde entier.

La Coupe d'Afrique des nations féminine 2024 se déroule au Maroc. Jusqu'à présent, ce tournoi, qui se tient tous les deux ans, a tenu ses promesses en matière de compétitivité. Les écarts importants entre les équipes participantes semblent avoir disparu. Les matches sont plus serrés, les primes ont augmenté et le public est au rendez-vous partout dans le monde.

En tant que spécialiste de la communication sportive et du football féminin, je suggère à la Confédération africaine de football (CAF) d'envisager d'augmenter le nombre d'équipes participant à la phase finale. Il y en a actuellement 12, mais ce nombre pourrait facilement passer à 16 sans perdre en qualité.

Il y a des sceptiques, surtout après que le pays hôte, le Maroc, et la CAF ont reporté le tournoi de 2024 à 2025 pour éviter un chevauchement avec les Jeux Olympiques de Paris. Cela a également donné au Maroc le temps de terminer la rénovation de ses stades. Malgré les sceptiques, le tournoi repose sur des bases solides. Il y a des signes clairs qu'il est sur la bonne voie.

1. Les écarts entre les équipes se réduisent

Les écarts au niveau des scores se réduisent. La plus grande différence de buts enregistrée lors du tournoi de cette année est de 4-0, dans deux matchs. L'un a été remporté par l'équipe championne en titre, l'Afrique du Sud, contre le Mali et l'autre par

frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen> Sénégal contre la République démocratique du Congo (RDC).

Cependant, ni le Mali ni la RDC ne se sont montrés faciles à battre. Ils ont simplement connu une mauvaise soirée lors de leurs défaites respectives 0-4.

En fait, bien que la RDC ait perdu tous ses matchs, elle s'est montrée compétitive face au pays hôte, l'une des équipes favorites de cette année, le Maroc. Elle s'est inclinée de justesse face à la Zambie, une équipe qui a terminé troisième devant l'éternel champion, le Nigeria, il y a seulement trois ans. Le Mali, avec quatre points, s'est qualifié pour les quarts de finale en tant que meilleure troisième.

Bien sûr, les grandes équipes habituelles ont atteint les phases à élimination directe. Personne n'a été surpris que le Maroc et l'Afrique du Sud soient rejoints en phase à élimination directe par le Nigeria, la Zambie, le Ghana et le Sénégal. L'Algérie, deuxième de son groupe, s'est qualifiée pour la phase à élimination directe pour la première fois. Elle l'a fait après un match nul mérité contre le Nigeria. L'émergence de l'Algérie témoigne du redressement continu des équipes féminines nord-africaines, qui étaient jusqu'à présent à la traîne dans les compétitions féminines sur le continent.

Ces progrès sont le fruit d'un travail acharné. Le Maroc a investi massivement et a vu ses équipes nationales féminines et ses clubs se hisser au sommet du football féminin.

L'Algérie est sur le point de connaître une ascension similaire. Ses performances dans cette compétition sont le fruit d'un recrutement important de joueuses d'origine algérienne vivant à l'étranger par le sélectionneur Farid Benstiti, qui dirigeait auparavant l'équipe féminine du Paris Saint-Germain. L'Algérie a également recruté plusieurs joueuses basées à l'étranger.

La compétitivité croissante entre les équipes de la CAN se reflète par l'élimination précoce de grandes nations comme la Côte d'Ivoire, la Guinée équatoriale et le Cameroun, absentes des quarts de finale.

La Guinée équatoriale a remporté le trophée à plusieurs reprises, seul pays à avoir réussi cet exploit avec le Nigeria.

Le Cameroun est une puissance traditionnelle qui a représenté le continent à plusieurs reprises lors de la Coupe du monde féminine de football. La Tanzanie a créé la surprise en éliminant la Côte d'Ivoire lors de la phase de poule. Le Kenya a battu le Cameroun et la RDC a battu la Guinée équatoriale. Ces résultats témoignent avant tout du niveau élevé des équipes féminines de football sur le continent.

Cependant, certains défis subsistent. Parmi ceux-ci, on peut citer : le manque de financement des équipes nationales féminines tout au long de l'année en dehors des compétitions, le sexisme et les barrières religieuses dans certaines régions du continent.

2. Augmentation des primes

La CAF soutient de plus en plus la CAN féminine. Cette année, les primes remises aux vainqueurs ont augmenté de 100 % pour atteindre 1 million de dollars américains.

Le montant total des primes s'élève à 3,75 millions de dollars américains. Les finalistes malheureux recevront 500 000 dollars américains. L'équipe classée troisième aura 350 000 dollars américains et la quatrième 300 000 dollars américains. Les autres recevront des montants moins élevés. Ce soutien accru se reflète également dans les 600 000 dollars américains attribués à l'équipe vainqueur de la Ligue des champions féminine de la CAF.

Ce montant est toutefois loin d'être comparable à celui attribué lors de l’Euro féminin 2025 de l'UEFA (47,8 millions de dollars). Mais il témoigne des progrès constants réalisés par la CAN féminine pour réduire l'écart, alors que le football féminin suscite un intérêt croissant de la part des sponsors.

Et l'écart entre les hommes et les femmes en termes de prix reste important. Il s'agit toutefois d'un phénomène mondial.

3. Intérêt croissant des médias

L'affluence dans les stades de la CAN féminine a été décevante, en partie parce que les matches se jouent dans 3 petits stades. Les plus grands stades du Maroc sont encore en rénovation en vue de la co-organisation de la Coupe du monde masculine de football en 2026. La couverture médiatique a été impressionnante.

La CAF indiqué que le match d'ouverture entre le Maroc et la Zambie a été diffusé dans plus de 120 territoires. Les principaux diffuseurs, dont beIN Sport, CANAL+, SuperSport et SportTV, couvrent l'événement.

Selon un communiqué de presse de la CAF :

Les spectateurs du monde entier pourront suivre les matchs depuis les États-Unis, le Brésil, le Canada, l'Australie, la France, la Belgique, l'Allemagne, le Qatar, les Pays-Bas et Singapour.

Vers un tournoi élargi ?

Compte tenu des progrès réalisés par la compétition au fil des ans, il est peut-être temps d'augmenter le nombre d'équipes participant à la phase finale de 12 à 16. Cela nécessitera bien sûr une augmentation des primes afin de garantir que chaque équipe reçoive une somme égale ou supérieure à celle distribuée lors de la compétition de cette année.

Cependant, le tournoi de cette année a clairement montré qu'il y aurait davantage de place pour des concurrentes de talent lors de la phase finale, sans faire baisser le niveau.

La CAN féminine a parcouru un long chemin depuis sa création au début du siècle. Elle est passée de huit équipes à douze, et pourrait encore s'agrandir. Le montant des récompenses a doublé pour l'équipe gagnante et la couverture télévisée s'est étendue à travers le monde. Il s'agit clairement d'une compétition en plein essor.

Chuka Onwumechili, Professor of Communications, Howard University

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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