C’est dans le prestigieux cadre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer à Paris que s’est tenue le 6 octobre 2022 la cinquième conférence mensuelle des ambassadeurs africains de Paris (CMAAP5).
Cette conférence était organisée par Africapresse-Paris et le Club Afrique de la Presse parisienne (CAPP).
Le thème retenu était le suivant : « La Francophonie économique peut-elle se relancer en Afrique et contribuer à la relance post-Covid ?».
Donner du poids aux pays francophones dans la prise de décisions internationales
Face aux enjeux mondiaux actuels, la Francophonie veut accroître son influence dans la prise de décisions des instances internationales.
Les membres du panel rassemblé pour l’occasion ont donc tenu à rappeler les liens et les relations que tissent leurs pays respectifs avec la Francophonie, ainsi que l’importance de son développement.
En préambule Khalid El Bernoussi a rappelé les fondements et le fonctionnement de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), organisation qu’il représente.
Créée le 20 mars 1970 à Niamey, l’OIF, riche de diversité, met en œuvre une coopération politique, éducative, économique et culturelle entre ses pays membres, au service des populations.
« Le partage des expériences et des bonnes pratiques, la concertation, la solidarité, la collaboration inclusive avec une multitude de réseaux institutionnels, universitaires et de la société civile sont les valeurs ajoutées qui guident les actions de l’OIF » a indiqué Khalid El Bernoussi.
L’OIF apporte à ses 88 États et gouvernements un appui qui vise à accroître l’influence des pays francophones dans la prise de décisions internationales en matière de développement économique.
Le développement du Commonwealth en Afrique, une menace pour la Francophonie ?
La relance des économies africaines était au cœur des travaux de cette cinquième rencontre des ambassadeurs de Paris.
Alors que deux pays africains, membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ont récemment décidé de rejoindre le Commonwealth, la question de l’attractivité de la Francophonie économique est revenue au premier plan de l’actualité, particulièrement à la veille du Rassemblement des entrepreneurs francophones (REF), organisé par Medef international à Abidjan ((27-28 octobre), ainsi que du prochain sommet de l’OIF à Djerba en Tunisie (19-20 novembre).
C’est sur ces sujets que sont intervenus :
– S.E.Madame Liliane Massala, ambassadeur du Gabon à Paris, Haut représentant auprès de l’OIF ;
– S.E.M. Vijayen Valaydon, ambassadeur de la république de l’Ile Maurice et nouveau Président du Groupe des Ambassadeurs francophones de Paris ;
– Jean-Lou Blachier, président du GPF (Groupement du patronat francophone) ;
– Patrice Anato, entrepreneur, ancien député français d’origine togolaise, ancien co-président à l’Assemblée nationale du groupe Diplomatie économique avec l’Afrique ;
– S.E.M. Cheik Keita, ambassadeur en mission ONU-IHRC, représentant spécial pour l’Afrique et Président de OBA, Open Business Africa ;
– Khalid El Bernoussi, de la direction de la Francophonie économique et numérique à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ;
– Denis Deschamps, délégué général de la CPCCAF (Conférence permanente des Chambres consulaires africaines et francophones).
S’exprimant sur le sujet de l’entrée du Gabon au Commonwealth (avec le Togo, second pays francophone à rejoindre en juin 2022 cette organisation anglophone), Liliane Massala a indiqué la volonté du Gabon de poursuivre les relations avec les pays de la Francophonie.
Renforcer les échanges économiques dans la Francophonie grâce à un visa Francophone des affaires
Au lendemain du sommet Ambition Africa 2022 organisé par Business France, la question du visa refusé à certains participants des pays d’Afrique francophone a été abordée par nombre des participants présents les 4 et 5 octobre derniers.
C’est pourquoi l’ambassadrice gabonaise a proposé que soit étudié un point essentiel au maintien et au développement de la dynamique des relations entre les pays membres de la Francophonie, c’est-à-dire la capacité à circuler librement et simplement entre Etats !
Elle a proposé la mise en place d’un visa francophone des affaires qui permettrait aux 88 pays membres de circuler plus librement aux fins de renforcer les échanges économiques au sein de la Francophonie.
Dans le même temps, Liliane Massala a lancé un appel aux entreprises françaises à venir s’installer au Gabon pour bénéficier des nombreuses opportunités qu’offre son pays, et cela dans une optique de partenariat gagnant-gagnant.
Rappelons que – en format hybride ou en présentiel (sur inscription obligatoire), les rencontres des ambassadeurs africains attirent de plus en plus de participants désireux de construire des relations gagnant-gagnant entre la France et les pays africains. Pour le distanciel, la manifestation est transmise en direct sur la chaîne Youtube.
Prochain rendez-vous en novembre.