JO 2024 : l’Acnoa prévoit « une moyenne de 50 médailles » pour les athlètes africains à Paris

Près de 10.500 athlètes du monde sont inscrits aux 33èmes Jeux Olympiques (JO) de Paris 2024, dont des Africains. Ils représentent au total 203 Comités nationaux olympiques (Cno) à cette grand-messe sportive. Regroupés sous l’égide de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa), les 54 Cno du continent accompagnent les athlètes africains. Leur présence à Paris (en France) témoigne d’un vrai potentiel athlétique. Mais comment fonctionne cette association, quels soutiens apporte-t-elle aux athlètes, combien sont-ils, quelles sont les chances de médailles ? Mustapha Berraf, président de l’Acnoa depuis 2018, nous apporte ses réponses éclairées. 

ACNOA Mustapha Berraf
Mustapha Berraf, président de l’ACNOA

Comment fonctionne l’Acnoa ?

L’Acnoa est une association internationale regroupant dans un esprit de solidarité les 54 Comités nationaux olympiques d’Afrique, les membres africains du Comité international olympique (Cio) et les Confédérations africaines. Nous sommes des membres élus qui dirigeons 21 programmes sur des sujets allant du réchauffement climatique à l’égalité des genres ainsi qu’un plan stratégique de soutien aux athlètes africains, leur permettant de concourir dans les meilleures conditions. 

L’Acnoa a également créé une fondation, Olympafrica, qui possède 50 centres en Afrique où des centaines de milliers d’enfants bénéficient d’un cadre pour pratiquer une discipline sportive, ainsi que de programmes d’éducation et de formation leur permettant de se préparer un avenir convenable.

Des athlètes se sont plaints avant les JO d’un manque de soutien, certains ont dû lancer des cagnottes pour acheter leurs équipements. Comment l’Acnoa aide-t-elle sur ces sujets ?

JO 2024 « L’ACNOA prévoit 50 médailles pour les athlètes africains à Paris »

Beaucoup d’athlètes en Afrique souhaitent avoir des moyens importants pour se préparer. Je peux vous assurer que le recensement et le soutien des athlètes se font dans une équité absolue. Un athlète ne peut être dans le top dix mondial, concourir pour devenir un athlète médaillable aux Jeux Olympiques et manquer de moyens.

Les gouvernements africains attachent une attention particulière au Sport et aux prouesses pendant les Jeux Olympiques ou les Championnats du monde. Ils donnent donc aux athlètes avec un vrai potentiel toutes les commodités et conditions pour leur succès.  

La solidarité olympique intervient également pour tous les athlètes qui ont des capacités en fournissant des bourses et les moyens pour se préparer dans des conditions convenables.

Quand un athlète a du talent et des capacités pour devenir un athlète de haut niveau, il existe des dispositifs concrets pour lui permettre d’atteindre ces sommets. 

Beaucoup d’athlètes d’origine africaine jouent pour d’autres nations. Comment les convaincre de concourir pour l’Afrique ?

Nos athlètes quand ils ont d’autres nationalités concourent pour ces pays. Même s’ils ne concourent pas pour leurs pays d’origine, il est important pour nous de rester proches d’eux. Après leur carrière sportive, ils peuvent tout à fait apporter leur expertise en termes de formation, de diffusion des valeurs du Sport, voire même de l’olympisme.

L’Acnoa accompagne aujourd’hui 48 athlètes africains médaillables dont 30 sont qualifiés pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Nous avons un plan permettant d’identifier les talents et de les entourer de tous les moyens nécessaires pour qu’ils puissent être des athlètes de haut niveau dans leur pays. 

Quelles sont les prévisions de médailles pour l’Afrique ? Et dans quelles disciplines il y a le plus de chance ?

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Aux Jeux Olympiques de Tokyo, les athlètes africains ont décroché 37 médailles, dont 11 en or. Nous avons les moyens humains et les potentiels pour réussir une augmentation de près de 20% pour les Jeux de Paris, c’est-à-dire une moyenne de 50 médailles.

Les Africains sont dans des meilleures conditions à Paris qu’à Tokyo, que ce soit sur le plan climatologique ou d’adaptation. Donc, en concertation avec les autres membres de l’Acnoa, nous espérons obtenir ces médailles supplémentaires. Notre espoir est que beaucoup d’athlètes africains, même sans être médaillés, pourront graviter dans le top 10 de manière à réaliser des résultats encore plus importants aux Jeux de Los Angeles en 2028.

Pourquoi aucun pays africain n’a toujours obtenu l’organisation des JO ? Qu’est-ce qui est nécessaire pour réussir à les abriter ?

Pour candidater, il faut que le pays ait un Comité national olympique (Cno), reconnu par le Comité international olympique (Cio) qui en compte 206 aujourd’hui. L’organisation des Jeux Olympiques est très complexe et la concurrence est très rude.

En 2026, les JO de la Jeunesse seront organisés à Dakar. C’est déjà un premier pas important pour le continent. Le choix de Dakar 2026 est né du désir d’amener les Jeux Olympiques de la Jeunesse dans toutes les parties du monde et de placer les Jeux au cœur de la transformation de l’Afrique.

La culture et la pratique sportives du Sénégal sont ancrées dans l’Histoire et dans la population, en particulier chez les jeunes. 

Dans combien d’années peut-on espérer voir l’Afrique organiser les JO ? Et quels pays pourraient le faire ?

L’Acno travaille en ce sens. L’Égypte a déposé une candidature très sérieuse. Le pays a construit une nouvelle ville et un grand village olympique que j’ai eu l’occasion de visiter avec le président du Cio, M. Thomas Bach. Il a indiqué à l’occasion que ce pays possède déjà les conditions et capacités requises pour organiser des Jeux Olympiques. Je pense que cette candidature de l’Égypte pour 2036-2040 ne sera pas vaine. 

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