Rencontre Débat – On le sait, le continent africain est un terrain de jeu des rivalités entre grandes puissances mondiales. Depuis quelques années cette guerre d’influence est nourrie par des campagnes
de désinformation visant à servir des intérêts de ces grandes puissances sur le continent.
L’Afrique n’est évidemment pas la seule région où la désinformation est en hausse, c’est un
phénomène mondial. Mais le continent est particulièrement touché du fait que depuis
quelques années certaines grandes puissances utilisent la désinformation pour servir leur
agenda sur le continent.
Qui sont ces acteurs de la désinformation en Afrique et en face quelles sont les
initiatives mises en place pour sensibiliser les publics africains à la désinformation ?
Quels rôles les diasporas africaines en Europe jouent aussi dans la prolifération des
fausses informations ?
Les membres de l’association Elit dont la mission est de promouvoir l’excellence académique et professionnelle, afin de contribuer au développement infrastructurel, politique, économique, culturel de l’Afrique, a eu à un temps d’échange sur ces différentes thématiques à Paris en compagnie de
Ambre Delcroix, journaliste, spécialiste en diplomatie culturelle Afrique-France et de Moïse
Mounkoro, rédacteur en chef à TV5MONDE. Tous deux contribuent également au média
panafricain Tama Média qui a créé la première application de lutte contre la désinformation
en Afrique francophone avec le soutien de l’organisation internationale de la francophonie,
dénommée Akili.
Doté d’un chatbot intégré, d’une intelligence artificielle, Akili permet aux
utilisateurs de vérifier une information et d’avoir une réponse instantanée. Mais lorsque
l’application n’est pas capable de répondre toute seule à une question elle met l’utilisateur en
contact avec des journalistes fact-checkers qui prendront le temps de vérifier l’info et d’y
répondre.
Cette rencontre a été également l’occasion pour les deux journalistes de partager avec les
membres d’Elit, les coulisses de la fabrication de l’information dans un contexte d’actualités marquées par la rupture des accords de défense entre la France et plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.
Compte rendu de l’intervention sur la désinformation en Afrique – 23 janvier 2025
Cet échange enrichissant a été marqué par la qualité de leurs analyses, la pertinence de leurs arguments, et l’engagement actif des membres de notre association, dont les questions et contributions ont apporté une véritable valeur ajoutée au débat.
L’assemblée a salué l’initiative de création de l’outil de fact-checking AKILI, un projet innovant qui s’inscrit dans la lutte contre la désinformation et vise à promouvoir l’accès à une information fiable sur le continent africain.
Recommandations formulées :
Dans une démarche d’amélioration continue, plusieurs suggestions ont été formulées pour optimiser l’efficacité et l’impact de l’outil AKILI :
1- Prendre en compte les spécificités linguistiques et culturelles des différents pays africains où l’outil est déployé, afin d’assurer une meilleure adaptation locale.
2- Améliorer la réactivité face à l’évolution rapide des fausses informations, tout en réduisant, si possible, le délai actuel de mise à jour (estimé à 2 heures).
3-Garantir un usage éthique de l’outil, en veillant à ce qu’il ne serve pas à censurer des contenus légitimes sous prétexte de lutter contre la désinformation.
Nous remercions chaleureusement Moïse et Ambre pour leur disponibilité et leurs contributions éclairées, ainsi que l’ensemble des participants pour leur dynamisme, qui a fait de cette rencontre un véritable succès.
