Les indiens noirs d’Amérique, les Black Indians, célébrés au Musée du Quai Branly Jacques Chirac célèbre à Paris.
De l’Europe à l’Asie en passant par l’Amérique du sud et l’Amérique du Nord, l’influence de la culture africaine a donné naissance à des hybrides culturels souvent méconnus.
Telle une ode à la mémoire des ancêtres esclaves ayant fusionnée avec celle des communautés amérindiennes, l’exposition Black Indians du Musée du Quai Branly Jacques Chirac, célèbre l’extraordinaire parcours des Africains-Américains de La Nouvelle-Orléans.
Black Indians, la fusion de deux cultures
Saviez-vous qu’il existe à la nouvelle Orléan, une communauté indienne noire appelée les Black Indians ? Saviez-vous que cette communauté a donné naissance à une culture dont la créativité est un savant mélange du folklore indien et de la chaleur chromatique africaine ?
Costumes colorés, coiffes de plumes, chants, danses, peu connue, l’histoire des Indiens de Mardi gras, les Black Indians, est pourtant indissociable de La Nouvelle-Orléans.
De nombreux esclaves noirs furent accueillis par des tribus amérindiennes à la Nouvelle Orléan. Ils recevaient alors une coiffe faite de plumes en plus d’un nom indien.
Plus d’un siècle plus tard, les traditions perdurent ainsi que les Black Indians, partie intégrante de l’ADN de « Nola » (pour New Orleans Lousiana).
De l’oppression au carnaval expressif
Célébrés aujourd’hui lors de spectaculaires défilés de Carnaval, véritable mémoire vivante de la solidarité entre Afro-Américains et Amérindiens à la Nouvelle Orléan, Les Blacks Indians, derrière leurs éblouissants costumes de perles et de plumes, transmettent le témoignage d’un lourd passé, celui des violences subies et de la résilience qui en a éclot.
Popularisées par la série Treme de David Simon (HBO) dans les années 2010, ces parades constituent un puissant marqueur social et culturel pour les Africains-Américains de Louisiane.
Portées par les percussions et les chants des Big Chiefs et Queens issus d’une quarantaine de « tribus », elles célèbrent la mémoire de deux peuples opprimés, amérindiens et descendants d’esclaves.
Elles témoignent de la résistance de la communauté noire aux interdits de la ségrégation raciale et aux festivités de Mardi Gras dont elle était autrefois largement exclue.
Tout en rendant hommage aux communautés amérindiennes ayant recueilli les esclaves en fuite dans les bayous.
Un parcours géographique et chronologique
À travers un parcours géographique et chronologique jalonné d’entretiens, de costumes contemporains et d’œuvres traditionnelles, l’exposition révèle cette culture singulière, construite par plus de trois siècles de résistance contre les assauts de la domination sociale et raciale, encore présente aujourd’hui.
Conçue en collaboration avec les représentants des communautés des Black Indians et exposée au musée du quai Branly à Paris cette surprenante exposition transmet l’héritage carnavalesque, musical et artistique de cette communauté.
Elle se décompose en six tableaux consécutifs selon un parcours à la fois géographique (de l’« Ancien Monde » au « Nouveau Monde ») et chronologique (des débuts de la présence européenne en Louisiane à la période contemporaine).