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4 livres d’auteurs africains à lire ou à offrir pendant les fêtes

24 décembre 2022
6 min

 

1- Sur la route du lemba – Gabriel Kinsa 

 

Sur la route du lemba

Sur la route du lemba invite à une initiation bantoue, par laquelle le lecteur découvrira l’existence de Seyaa, maître Nganga-mpungu, doté d’un savoir et des qualités de Nganga-nkisi susceptibles de lui permettre de désenvoûter le papa fondateur, le puissant magistrat d’un pays voisin.

Auteur de plus d’une dizaine de livres de contes, Gabriel Kinsa est né au Congo. Il vit en France et parcourt le monde depuis plus de trente ans. À travers ses contes, c’est l’invitation à découvrir la fonction de chacun de ses personnages : les animaux, le sorcier, le père, le fils et surtout le rôle majeur de la femme dans ces sociétés de transmission matriarcale. 

Synopsys : Seyaa est un maître Nganga-mpungu doté d’un savoir.

Ses qualités de Nganga-nkisi vont l’amener à désenvoûter Papa Fondateur, le puissant magistrat d’un pays voisin.

L’Immortel magistrat de chez lui, sollicitera également ses services. Une affaire qui se terminera très mal. Seyaa, orphelin de mère, et élève chez le Nganga-mpungu du village, devient, après de multiples épreuves, le dépositaire du savoir-faire ancestral. Dans cet espace-temps kôngo, où vivants et morts se côtoient, Seyaa arpente les sinuosités du lemba, étape par étape. Il est instruit aux pratiques occultes et acquiert une compréhension des Nkisi redoutables qui vont lui permettre de dompter la nature et les hommes.

 

2- Habiller le ciel – Eugène Ebodé (Cameroun)

 

Eugene Ebode

A travers un voyage aux accents et contours d’un rite de passage, Eugène Ebodé entraîne le lecteur dans un romain envoûtant à travers lequel il redonne vie à sa mère, sa Mama Africa !

L’auteur écrit : « Je n’ai pas assisté à l’enterrement de ma mère. Pendant une interminable année, des assauts de culpabilité m’ont rongé. Il m’a semblé, pour en sortir, qu’un catafalque de papier me permettrait non point d’ensevelir la disparue, mais de reconstituer son existence et de m’apaiser. L’ancienne danseuse qui ne savait ni lire ni écrire s’est alors redressée, telle qu’elle avait toujours été, opiniâtre, énergique et tournée vers un impératif : faire de chacun de ses nombreux enfants un être accompli. En écrivant ce qu’elle a aimé, détesté ou combattu, m’est bien sûr revenu notre secret ; enfant, alité et agonisant dans un hôpital, un vieil inconnu murmura à Mère une formule qui me sauva la vie : « Mbil idou inga kat kara. Par-delà nos espaces désormais disjoints, Mère intervient toujours »

 

3- Le commerce des allongés – Alain Mabanckou

 

Le Commerce des Allonges

Dans son dernier roman, Le commerce des allongés, Alain Mabanckou fait sortir Liwa Ekimakingaï, commis de cuisine au Victory Palace de Pointe-Noire, de son cercueil et le conduit dans les allées du cimetière du Frère-Lachaise, pour découvrir la vie des morts.

Synopsis : Le commerce des allongés

Liwa Ekimakingaï a passé son enfance et continue d’habiter chez sa grand-mère, Mâ Lembé, car sa mère, Albertine, est morte en lui donnant la vie. Il est employé comme cuisinier à l’hôtel Victory Palace de Pointe-Noire. Et il attend de rencontrer l’amour.

Un soir de 15 août où l’on fête l’indépendance du pays, il réunit ses plus beaux atours à peine achetés l’après-midi, et assez extravagants, pour aller en boîte. Au bord de la piste de danse, la belle Adeline semble inatteignable. Pourtant, elle accepte ses avances, sans toutefois se compromettre. Elle signera sa fin…mais, aussitôt enseveli, il ressort de sa tombe. 

Le roman est une remontée dans la vie et les dernières heures du jeune homme, qui assiste à sa propre veillée funèbre de quatre jours et à son enterrement. Un roman original et instructif, conté comme d’habitude avec verve et détermination par l’un de nos meilleurs écrivains francophones !

 

4- J’assume : mémoires du fondateur de Jeune Afrique – Béchir Ben Yahmed

 

Jassume memoires du fondateur de Jeune Afrique Bechir Ben Yahmed

Dans ses Mémoires, le fondateur de « Jeune Afrique » nous fait revivre des épisodes centraux de l’histoire africaine et explique les positions qu’il a prises ou a fait prendre à Jeune Afrique.  Ces Mémoires écrits sans fausse diplomatie se révèlent un témoignage rare qui échappe au « récit dominant». Ce livre retrace aussi ses propres combats, dignes d’un roman, l’autoportrait d’un professionnel exigeant qui aura influencé plusieurs générations de lecteurs. Et une réflexion émouvante sur l’identité, la spiritualité et la fin du chemin.

Synopsis : Né en 1928 à Djerba, Béchir Ben Yahmed aurait dû être épicier, comme son père.

Il a été un acteur majeur de l’indépendance tunisienne, le confident et le bras droit de Habib Bourguiba, son jeune ministre de l’Information (à 28 ans). Il aurait pu ne faire que de la politique, et viser haut.
Non, il sera éditeur de presse et journaliste.
Béchir Ben Yahmed, « BBY » pour reprendre les initiales devenues célèbres, c’est avant tout l’homme d’une intuition improbable et révolutionnaire, le fondateur et le patron de Jeune Afrique : un « hebdo » pour tout un continent à peine sorti des nuits coloniales. BBY, c’est plus de soixante ans d’écriture et de luttes. Il a fréquenté tout au long de sa carrière des personnalités déterminantes pour le continent : le Sénégalais Senghor, l’Ivoirien Houphouët-Boigny, le Marocain Hassan II ou encore les Français Jacques Foccart – dont il a coédité les Mémoires – et François Mitterrand. Dans les années 1960, il avait côtoyé Che Guevara à Cuba, rencontré à Hanoï, Ho Chi Minh, l’Égyptien Nasser, le Ghanéen Nkrumah, le Congolais Lumumba et l’Algérien Ben Bella.

Béchir Ben Yahmed nous a quittés le 3 mai 2021, journée mondiale de la liberté de la presse. Il avait 93 ans. Presque un siècle.