Coup d’État contre Mohamed Bazoum ? C’est le flou total. Le chef de l’État Mohamed Bazoum, ayant été empêché ce matin d’accéder à la Présidence du Niger par des éléments de sa garde rapprochée, serait toujours retenu par les mutins.
Le Niger, bien malgré lui, est sous le feu des projecteurs. Tôt dans la matinée du mercredi 26 juillet, la nouvelle d’une probable tentative de putsch contre le président Mohamed Bazoum s’est répandue comme une traînée de poudre. Mais certaines sources, dans un souci de prudence, ont préféré mettre en avant l’hypothèse d’un mouvement d’humeur de membres de la Garde présidentielle (GP).
C’est en tout cas la thèse avancée par la Présidence du Niger. Sur les réseaux sociaux, elle a affirmé que « des éléments de la Garde présidentielle ont engagé un mouvement d’humeur antirépublicain et tenté en vain d’obtenir le soutien des Forces armées nationales et de la Garde nationale. »
Pour rassurer l’opinion nationale et internationale, la Présidence du Niger a indiqué que Mohamed Bazoum et sa famille « se portent bien ». Après quoi, elle a sans ambages mis en garde les mutins : « L’armée et la Garde nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la GP impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments. »
Aux environs de midi, heure locale, des militaires se sont positionnés en masse aux alentours de la télévision nationale. Histoire de ne pas permettre aux putschistes d’effectuer une déclaration publique. La sécurité a aussi été renforcée à Niamey avec le déploiement de nombreux militaires.
Condamnation unanime
Comme à l’accoutumée, en de pareilles circonstances, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a fustigé, à travers un communiqué, « cette tentative de prise du pouvoir par la force », non sans appeler « les auteurs de cet acte à libérer immédiatement et sans conditions le président de la République démocratiquement élu » en février 2021.
De son côté, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union Africaine (UA), a demandé aux « militaires agissant en totale trahison de leur devoir républicain » de « cesser immédiatement une inacceptable entreprise ».
Josep Borell, chef de la diplomatie européenne, a également fait part de sa préoccupation, car à ses yeux les « évènements en cours à Niamey » constituent une menace pour « la démocratie et la stabilité du Niger. »
Motivations inconnues
Jusque-là, il est difficile de connaître les raisons qui ont poussé des éléments de la Garde présidentielle à s’en prendre à Mohamed Bazoum. Ce qui reste constant dans les différentes versions, c’est le leadership de la tentative de coup d’État attribué au général Omar Tchiani. Ce dernier dirige la Garde présidentielle depuis l’ère de l’ancien chef de l’État Mahamadou Issoufou.
D’après des rumeurs qui circulent, le président Bazoum envisageait récemment de remplacer le général Omar Tchiani. Une éventualité n’ayant apparemment pas plu à ses hommes qui retiendraient aussi le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Hamma Adamou Souley.
Pour le moment, le calme prévaut dans la capitale nigérienne. Les populations vaquent normalement à leurs occupations. Toutefois, elles recueillent le maximum d’informations possibles dans le but de comprendre exactement ce qui, loin de leurs regards, est en train de se passer.