Ambition Africa 2022 – Devenu le rendez-vous annuel incontournable des relations économiques et commerciales entre l’Afrique et la France, Ambition Africa 2022 s’est articulé les 4 et 5 octobre autour d’ateliers thématiques en présence de ministres, d’ambassadeurs, de speakers de haut niveau et de délégations d’entreprises venant de l’ensemble du continent africain.
Ambition Africa 2022 – le rendez-vous incontournable des acteurs des relations Afrique-France
Cette année encore, le très copieux programme a réuni plus de 1 600 participants -en présentiel- et en digital, dont plus de 700 entreprises africaines en provenance de 43 pays du continent.
Les thèmes abordés pendant les 17 tables rondes portaient sur la situation économique et le climat des affaires en Afrique, sur la formation professionnelle et le financement des entreprises, et sur les secteurs les plus demandeurs d’investissements : l’agriculture, la santé, la mobilité urbaine, l’eau et les déchets, l’accès à l’énergie, les technologies et télécommunications, les infrastructures et la logistique, le tourisme et l’hôtellerie, les ressources et industries extractives, les chaînes de valeur euro-africaines et la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).
La formation professionnelle des jeunes africains au cœur du débat
Parmi les conférences phares de cette édition, le débat sur le sujet « talents africains, quels défis pour la formation professionnelle en Afrique » était sans nul doute le plus attendu.
Mettant en concertation quatre personnes référentes dans le domaine – Olivier Laouchez, Co-fondateur & Executive Chairman de TRACE – Amadou Diaw, Fondateur du Groupe ISM – Deffa Ka, Manager de Fed AFRICA et Séfora Kodjo, Présidente du Conseil d’Administration de la Fondation SEPHIS, cette table ronde a été l’occasion de relancer la discussion sur le défi que représente la formation professionnelle des jeunes sur le continent.
Pour Olivier Laouchez, l’avenir de la formation des jeunes du continent repose sur le digital. Aussi son groupe a-t-il lancé une plate-forme d’ « entertainment » d’ « empowerment » en mettant le divertissement au service d’un projet éducatif pour permettre à des millions de jeunes de s’accomplir professionnellement.
« Nous vivons une 4ème révolution industrielle avec les mutations générées par le digital, aujourd’hui nous devons donc mettre à disposition des solutions de formation permettant aux jeunes et aux professionnels d’évoluer dans leur métier pour mieux s’adapter au monde qui change » a-t-il scandé.
Et Amadou Diaw de proposer de valoriser les jeunes du continent en tirant profit également de leurs savoirs : « Nous pouvons tout à fait imaginer un mentorat inversé où les jeunes viendraient former les anciens que nous sommes, car ils peuvent nous permette de mieux comprendre les changements et technologies de notre époque » a-t-il suggéré.
Il a également lancé un appel aux entrepreneurs expérimentés en leur demandant de partager leur expérience : « nous devons participer à un transfert de connaissances entre la France et le continent. Si tous les professionnels qui se rendent en Afrique, passent 2 heures dans une école pour partager leur expérience, quelques conseils, ils pourront changer la vie d’étudiants et leur donner la volonté de poursuivre leurs efforts. »
Séfora Kodjo – investie dans l’autonomisation des femmes africaines- a rappelé que sur le continent, 75% de la population est jeune et 80 % ne sont plus formés après 18 ans. Selon elle : « le vrai défi pour le développement de nos pays est de donner à nos jeunes l’accès à des compétences professionnelles, une professionnalisation, de renforcer leurs capacités entrepreneuriales et de leur donner accès à des financements. Le développement du continent commence avant tout par nous valoriser nous-même » .
A quand une édition des Ambitions Africa sur le continent africain ?
La délégation marocaine et plusieurs inscrits venant de pays africains n’ayant pas pu participer à la manifestation pour des questions de refus de visa, cette 4ème édition de la rencontres Ambition Africa, s’est terminée sur une grande question : « Pourquoi ne pas organiser la prochaine édition dans un pays Africain pour contrecarrer le problème de visa qui représente un véritable frein à la participation des entreprises africaines ?». L’appel est donc lancé pour les prochaines éditions.
Les relations économiques bilatérales Afrique-France en quelques chiffres :
- – La France est la première destination européenne choisie par les étudiants africains en mobilité (source OCDE),
- – Près de 33000 entreprises Françaises ont exporté vers des pays africains en 2021 (source Douanes),
- – Plus de 1400 entreprises africaines sont présentes en France et emploient plus de 18 400 personnes (source Orbis),
- – Les stocks d’IDE français (investissements directs à l’étranger) en Afrique ont été multipliés par six entre 2004 et 2021 et s’élevaient à 48,1 Millions d’Euros à la fin 2021 (source Banque de France).