Du 28 juillet au 6 août 2023, la capitale de la République démocratique du Congo a vécu au rythme de concours culturels et de compétitions sportives impliquant 3500 artistes et athlètes, de 18 à 35 ans, issus de 36 délégations étrangères et du pays hôte. Bilan de l’évènement quadriennal des territoires ayant en partage la langue française.
Le dimanche 6 août dernier, dans un stade des Martyrs de Kinshasa presque rempli à ras bord, les rideaux sont tombés sur les 9es Jeux de la Francophonie. Sous les yeux du président Félix Tshisekedi, vêtu d’une chemise aux couleurs de son pays et d’une casquette noire, les membres des différentes délégations ont défilé sur la piste d’athlétisme de l’enceinte sportive. Un spectacle sons et lumières, sur la pelouse, a fait chanter et danser des spectateurs enchantés. Le concert de Ferre Gola, icône de la rumba congolaise, a été le clou de cette soirée mémorable.
Dans son discours de clôture, le chef de l’État congolais a exprimé « la satisfaction » de son peuple à avoir abrité ces jeux pendant dix jours durant lesquels « d’intenses activités sportives et culturelles » ont eu lieu. « Sans nul doute, cette 9e édition des Jeux de la Francophonie restera gravée dans la mémoire collective des Congolais et sera inscrite dans les annales de la Francophonie comme un évènement historique ayant contribué significativement à cimenter notre appartenance à cette communauté notamment dans la promotion de sa diversité culturelle et dans son rayonnement à travers le monde », a déclaré Félix Tshisekedi.
Le successeur de Joseph Kabila s’est félicité de ce « rassemblement mondial de la jeunesse francophone au cours duquel des talents sportifs et artistiques se sont exprimés et affrontés lors de compétitions marquées par une sportivité exemplaire et la recherche de l’excellence dans une ambiance festive ».
Comblé, le président Tshisekedi a affirmé que « la République démocratique du Congo est déterminée à capitaliser sur cette réussite et les infrastructures léguées par ces 9es Jeux pour impulser des changements qualitatifs et mettre en place des mécanismes qui permettront désormais à la jeunesse congolaise de rêver grand et de profiter de toutes les opportunités pour réaliser ses potentialités particulièrement dans les domaines des sports et des arts ainsi que dans celui de l’éducation car c’est avec la jeunesse que nous construirons l’avenir et la Francophonie de demain ».
Au plan culturel, onze concours étaient au programme : chanson, contes, création numérique, danse de création, hip-hop (danse), jonglerie avec ballon, littérature (nouvelle), marionnettes géantes, peinture, photographie et sculpture-installation. En sport, l’athlétisme, le para athlétisme, le basketball, le cyclisme sur route, le football, le judo, la lutte, la lutte africaine et le tennis de table étaient à l’honneur. La finale du tournoi de basket féminin a vu le Sénégal l’emporter face au Cameroun sur le score de 78 à 54. Dans le football masculin, le Cameroun a pris le meilleur sur le Burkina Faso (2-1).
Sur les 37 pays ayant pris part aux joutes, 29 ont au moins décroché une médaille. Le classement final est dominé par le Maroc, crédité de 58 médailles. La Roumanie (38 médailles) et le Cameroun (40 médailles) complètent le podium au pied duquel s’est installé le Sénégal avec ses 25 breloques.
Une fête populaire
Kinshasa, avec ses 17 millions d’habitants, est la plus grande ville francophone du monde. Les 9es Jeux de la Francophonie ne pouvaient donc que susciter de la ferveur autour des sports et des arts. Sur le portail d’informations dédié au rendez-vous quadriennal, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a magnifié une fête extraordinaire : « Ceux qui doutaient de l’affection des Kinois pour les Jeux ont assisté́ à un démenti cinglant. Chaque jour qui passait, le succès des Jeux de la Francophonie ne se démentait pas. Au contraire, au fil du déroulement des concours culturels et des compétitions sportives, l’affluence augmentait. »
« Depuis l’ouverture officielle avec une cérémonie grandiose au stade des Martyrs, chaque concours et compétition a drainé une foule immense. Que ce soit au stade Tata Raphaël ou dans les gymnases jumelés, la population se déplaçait chaque fois massivement à tel point que l’on a eu parfois à refuser du monde. Partout de longues files d’attente et des bousculades pour ne rien rater. Plus étonnant, les Congolais se sont découvert le goût pour des disciplines sportives qui n’étaient pas populaires dans la capitale : le tennis de table, le judo, l’athlétisme, etc. Le même engouement constaté pour les disciplines sportives s’est retrouvé chez les amateurs des arts. Le Musée National de la RDC, l’Académie des Beaux-Arts et la place de l’Échangeur de Limette ont connu une fréquentation sans précédent », a ajouté l’OIF.
L’idée de créer des Jeux de la Francophonie a été émise lors du deuxième sommet de l’organisation en 1987 au Québec. Deux ans plus tard, les villes marocaines de Casablanca et Rabat ont accueilli les premiers Jeux de la Francophonie de l’histoire. Depuis, tous les quatre ans, ils se tiennent en alternance dans un pays du Nord et un pays du Sud.
Les objectifs poursuivis sont de contribuer à la promotion de la paix et du développement à travers les rencontres et les échanges entre jeunes francophones ; de permettre le rapprochement des États et gouvernements de la Francophonie et constituer un facteur de dynamisation de sa jeunesse en contribuant à la solidarité internationale, dans le respect de l’égalité entre les genres ; de faire connaître l’originalité des cultures francophones dans toute leur diversité et développer les échanges artistiques entre les États et gouvernements ; de favoriser l’émergence de jeunes talents artistiques francophones sur la scène internationale ; de contribuer à la préparation de la relève sportive francophone en vue de sa participation à d’autres grands évènements sportifs ; et d’œuvrer à la promotion de la langue française.
Le Conseil permanent de la Francophonie (CPF), lors de sa 120e session, tenue le 28 juin 2022, a retenu simultanément 2027 pour l’organisation de la 10e édition des Jeux de la Francophonie et 2031 pour la 11e édition. Seuls les États et gouvernements membres de plein droit de l’OIF peuvent soumissionner aux appels à candidatures.
Classement complet des 9es Jeux de la Francophonie
1. Maroc : 58 médailles, 23 en or, 16 en argent et 19 en bronze.
2. Roumanie : 38 médailles, 17 en or, 9 en argent et 12 en bronze.
3. Cameroun : 40 médailles, 13 en or, 13 en argent et 14 en bronze.
4. Sénégal : 25 médailles, 10 en or, 9 en argent et 6 en bronze.
5. Burkina Faso : 19 médailles, 7 en or, 4 en argent et 8 en bronze.
6. France : 15 médailles, 7 en or, 4 en argent et 4 en bronze.
7. Côte d’Ivoire : 15 médailles, 6 en or, 5 en argent et 4 en bronze.
8. Maurice : 12 médailles, 6 en or, 4 en argent et 2 en bronze.
9. RD Congo : 34 médailles, 5 en or, 11 en argent et 18 en bronze.
10. Canada : 13 médailles, 4 en or, 6 en argent et 3 en bronze.
11. Djibouti : 8 médailles, 4 en or, 1 en argent et 3 en bronze.
12. Niger : 18 médailles, 3 en or, 8 en argent et 7 en bronze.
13. Madagascar : 9 médailles, 3 en or, 4 en argent et 2 en bronze.
14. Arménie : 8 médailles, 3 en or, 2 en argent et 3 en bronze.
15. Tchad : 8 médailles, 1 en or, 4 en argent et 3 en bronze.
16. Tunisie : 6 médailles, 1 en or, 3 en argent et 2 en bronze.
17. Kosovo : 4 médailles, 1 en or, 2 en argent et 1 en bronze.
18. Liban : 7 médailles, 1 en or, 1 en argent et 5 en bronze.
19. Suisse : 5 médailles, 1 en or, 1 en argent et 3 en bronze.
20. Guinée : 2 médailles, 1 en or et 1 en argent.
21. Bénin : 3 médailles, 1 en or et 2 en bronze.
22. Congo : 11 médailles, 4 en argent et 7 en bronze.
23. Togo : 3 médailles, 2 en argent et 1 en bronze.
24. Gabon : 5 médailles, 1 en argent et 4 en bronze.
25. Burundi : 3 médailles, 1 en argent et 2 en bronze.
25. Mali : 3 médailles, 1 en argent et 2 en bronze.
27. Fédération Wallonie-Bruxelles : 2 médailles, 1 en argent et 1 en bronze.
28. Canada Nouveau-Brunswick : 2 médailles en bronze.
29. Guinée équatoriale : 1 médaille en bronze.
29. Vietnam : 1 médaille en bronze.