A l’ouverture de la session criminelle ordinaire le 13 février 2023, des combattants du groupe armé Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) ont comparu devant le tribunal.
Annoncé le 10 février, le procès des combattants du groupe rebelle FACT faits prisonniers s’est ouvert le lundi 13 février à la maison d’arrêt de Klessoum, au sud-est de la capitale N’Djamena. Ils sont 425 à être poursuivis pour acte de terrorisme, mercenariat, enrôlement des mineurs, atteinte à l’intégrité et à la sécurité du territoire, assassinat du président de la République. A l’ouverture du procès, ont été appelés à la barre, 25 combattants, considérés comme étant des leaders du groupe. Les accusés encourent de lourdes peines d’emprisonnement allant jusqu’à la perpétuité, si leur culpabilité venait à être établie. Grand absent dans le box des accusés, Mahamat Mahdi Ali, le chef rebelle.
Ces ex-rebelles sont détenus depuis avril 2021 à la maison d’arrêt de Klessoum, au sud-est de N’Djamena. Ils avaient été capturés lors des accrochages avec l’armée nationale tchadienne dans la province du Kanem.
Le FACT est un mouvement armé créé en Libye. Il est dirigé par Mahamat Mahdi Ali. En avril 2021, ce groupe rebelle avait lancé une offensive sur N’Djamena. Après des victoires éclairs, le groupe a été stoppé par les forces de l’armée régulière au nord de la province du Kanem, à environ 300 Km de la capitale N’Djamena. Les violents combats qui l’ont opposé à l’armée tchadienne entre le 17 et le 18 avril ont coûté la vie au président de la République, le Maréchal Idriss Déby Itno qui se trouvait sur le champ de bataille. Mais le groupe rebelle nie toute implication dans la mort du président.
La mort brutale du président Déby au front, âgé de 68 ans il était au pouvoir depuis 30 ans, a ouvert la voie à une transition politique au Tchad dirigée par l’un de ses fils, le Général Mahamat Idriss Itno. Pour tenter de réconcilier les Tchadiens, les autorités de transition ont organisé deux dialogues avec les forces vives de la Nation. Le premier tenu à Doha au Qatar de mars à août 2022 a permis de conclure un cessez-le-feu avec des groupes armés. Et le deuxième d’août à septembre à N’Djamena a réuni la société civile, les forces armées, les partis politiques et les groupes religieux a permis de redéfinir les bases de l’Etat. Ces deux assises ont été toutes boycottées par le FACT qui a posé comme condition la libération de tous ses combattants faits prisonniers.
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