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Tchad : l’élection présidentielle pour un oui ou un non à la succession dynastique ?

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16 avril 2024
16 min

Le Conseil constitutionnel tchadien a publié, le 24 mars, la liste des candidats retenus pour l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 6 mai 2024. Dix candidats, parmi lesquels l’actuel président de transition Mahamat Idriss Déby Itno et son Premier ministre et ancien opposant Dr. Succès Masra, sont en lice. Analyse.

Très attendu depuis la mort, en avril 2021, du président Idriss Déby Itno sur le champ de bataille, ce scrutin devrait en principe assurer le retour à l’ordre constitutionnel normal. Avec la candidature du général Mahamat, fils du défunt Idriss Déby Itno et à la tête de cette transition politique, la présidentielle du 6 mai 2024 a l’allure d’un référendum constitutionnel sur la poursuite ou non de la dévolution dynastique du pouvoir en place depuis la chute en 1990 du sanguinaire Hissène Habré. Le choix de cet enfant du maréchal tchadien décédé pour présider le Conseil militaire de transition (CMT) a été considéré par l’opposition et des organisations de la société civile comme une continuité du règne de la famille Déby Itno. Ce qui a donné lieu à des événements souvent dramatiques qui ont secoué le pays.

Sollicité par Tama Média, Mbaindang-roa Djekornondé Adelph, journaliste et fin connaisseur de la scène politique tchadienne, estime que la transition tchadienne fait face à des défis et un contexte de crises multiformes. « La transition au Tchad a été jalonnée par des crises sociales et politiques énormes. Les dates du 27 avril 2021 et du 20 octobre 2022 en sont des illustrations. J’ajouterai même la crise humanitaire qui est plus qu’ingérable avec son lot de crises alimentaires, ainsi que la crise sociale avec le niveau de pauvreté qui croît fortement et qui est loin de finir. Il suffit juste de suivre les lignes de perspectives économiques et le climat des affaires pour s’en rendre compte. Et cela sans parler de la crise sécuritaire… C’est à dessein. Chaque jour nous montre son lot d’insécurité. Tout cela pour dire que la situation au Tchad a bougé, mais vers le bas. Nous évoluons de mal en pis », fait- il observer.

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Par Christian Allahadjim

Correspondant à N'Djamena au Tchad